Débats des villes, débats des champs Débats des villes, débats des champs
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Signe d’un besoin d’être écoutés et surtout d’un espoir d’être entendus, les habitants de communes rurales se sont plus volontiers rendus aux réunions locales organisées dans le cadre du grand débat national. Les urbains ayant, eux, plutôt privilégié internet. Une fréquentation physique qui traduit aussi une envie de se retrouver, pour discuter tout simplement, autour de sujets concrets qui dessinent la vie quotidienne.
En visite dans plusieurs départements et à l’écoute de maires de villages, Emmanuel Macron et Édouard Philippe, son Premier ministre, ont eu l’occasion de mesurer les spécificités des demandes propres au monde rural : manque de médecins, de réseau internet, de commerces, de services publics… Sans oublier que, grâce à des esprits entrepreneurs, des bourgs de petites tailles font preuve aujourd’hui d’un regain d’activité et de dynamisme. Et qu’il faut éviter de se laisser enfermer dans l’image, peu porteuse d’initiatives, d’une France rurale en marge des évolutions.
Les sujets évoqués spontanément dans ces réunions ont ainsi largement débordé ceux de la grille des questions préformatées. Les réponses constituent donc maintenant une base de données importante des aspirations, dans laquelle il est possible de puiser des orientations. Comment la synthèse du grand débat va-t-elle tirer un extrait sec de la diversité d’opinions exprimées ? Si le rejet du poids de la fiscalité semble être le trait le plus fédérateur, dans la population à l’échelle du pays, cela ne peut suffire à définir un axe politique pour l’avenir.
Les contrastes exprimés entre la vie dans les villes et la vie dans les campagnes méritent une analyse fine avant d’effectuer des choix équilibrés, au-delà des ratios démographiques. Parmi les ateliers mis en place, celui de la transition écologique concerne beaucoup l’agriculture. La « baisse de l’utilisation des pesticides », voire le « changement de modèle agricole », et la « restauration de la biodiversité » sont des demandes qui arrivent en tête de façon assez homogène selon les régions. La manière avec laquelle le gouvernement choisira de traiter ces sujets, aura une influence sur la capacité de faire se retrouver les aspirations des uns et les réalités des autres.
Un « agenda rural » a été lancé dans ce sens par la ministre de la Cohésion des territoires. Les mois à venir diront s’il constitue un échéancier concret, de nature à gommer les inégalités de chances. Pour répondre à cette conviction très souvent partagée dans les débats locaux « que le mode de vie rural est quand même porteur d’avenir ».
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